-par René Naba-I- De la fuite comme mode de gouvernementL’histoire des relations internationales abonde d’exemples de gouvernement en exil, de gouvernement provisoire ou de gouvernement transitoire, mais nulle part ailleurs qu’au Liban ne s’est pratiqué l’exercice au quotidien d’un gouvernement off shore. Un chef de gouvernement dument investi mais quasiment absent du siège de son pouvoir, n’y faisant escale qu’entre deux voyages, gérant à distance un pays pourtant considéré comme l’épicentre d’une zone névralgique.Le mérite en revient à Saad Hariri, l’héritier problématique de son père assassiné, Rafic Hariri, le milliardaire libano saoudien, dont la mandature gouvernementale constituera, c’est là son unique titre de gloire, une rare contribution à la science politique contemporaine. Le premier cas dans l’histoire d’un gouvernement par télécommande (remote control), dans la double acception du terme, un gouvernement téléguidé par ses commanditaires saoudiens, dont il répercute les consignes par télécommande, depuis son lieu d’exil, à ses collaborateurs délocalisés au Liban.Premier ministre du Liban du 27 juin 2009 au 12 janvier 2011, en 548 jours de pouvoir l’homme aura passé 200 jours hors du pays, la moitié de sa mandature gouvernementale, de surcroît jamais un mois plein au Liban. Chargé de l’expédition des affaires courantes dans la foulée de sa démission forcée, en janvier 2011, il vaquera à ses propres affaires, désertant et le sérail et sa capitale, dont il est l’élu, faisant le siège du royaume saoudien pour assainir ses propres affaires sinistrées par ses propos inconsidérés à l’égard de ses bienfaiteurs saoudiens, révélés par WikiLeaks, ainsi que par sa gestion calamiteuse de son patrimoine qui le fera dégringoler au hit parade des fortunes mondiales.En pleine tourmente de la révolte arabe du printemps 2011, l’homme insensible aux bouleversements de sa zone, demeurera six mois en Arabie à en quête d’un mirobolant contrat de près de huit milliards de dollars pour la construction d’un chemin de fer entre La Mecque et Médine, à l’effet de le renflouer et de payer ses créanciers ses propres frères et sœurs, ayant opté pour la séparation des biens, face à un être aussi aléatoire.Crime de lèse majesté s’il en est, Saudi Oger, la florissante firme héritée de son père, accusera trois ans de retard dans la livraison du projet phare du Royaume «La route du Roi Abdallah», la grande artère de la capitale saoudienne, du fait des sous-traitances multiples de ce projet, de même que le projet de l’Université Noura Bent Abdel Rahman (1).L’ancien premier ministre cherchera à compenser sa faillite par une jonglerie financière, la vente anticipée de l’espace aérien surplombant les présumés grattes ciels que sa firme libanaise Solidere se proposait de construire dans l’espace de Beyrouth, une transaction sulfureuse de l’ordre de douze milliards de dollars.Ambitieux sans substrat intellectuel, celui qui passe pour le moins futé des héritiers Hariri a été choisi, au mépris des règles de la primogéniture, par le tandem Bandar Ben Sultan, président du Conseil National de Sécurité, et son beau Frère Turki Ben Faysal, l’ancien chef des services de renseignements saoudiens, le gestionnaire d’Oussama Ben Laden durant la guerre d’Afghanistan, avec le soutien actif du vibrionnant Jeremy Feltman, la cheville ouvrière de la contre révolution au Moyen orient.Son amateurisme en politique, comme dans la gestion d’affaires, lui vaudra, toutefois, fait unique dans les annales politiques du Royaume saoudien, une volée de bois vert de la part d’un des éditeurs les plus en vue du journal panarabe saoudien «Al Hayat», Daoud Al Charyane, qui l’accusera de dilapider le prestige du Royaume et son capital par sa politique erratique et de mettre en péril le sunnisme libanais par l’exaspération des antagonismes communautaires.L’éviction des cercles du pouvoir saoudien de son compagnon festif, le prince Abdel Aziz Ben Fahd, le propre fils de l’ancien roi saoudien et un des gros actionnaires de Saudi Oger accentuera les tourments de l’héritier présomptueux. Au point qu’un prédicateur du vendredi en Arabie se posera publiquement la question de savoir s’il était judicieux de confier les rênes d’un pays à un homme qui ne sait pas gérer correctement sa propre société.La désignation du Prince Nayef Ben Abdel Aziz comme prince héritier du Royaume a accentué son désarroi pour avoir qualifié, au-delà des règles de la prudence politique, de «boucher» le propre fils du ministre saoudien de l’intérieur et son principal collaborateur dans la lutte anti Qaîda en Arabie, le prince Mohamad Ben Nayef.Ses déboires financiers ont entrainé le licenciement de près d’un millier d’employés y compris dans le fleuron de son ... Source: http://www.tayyar.org/Tayyar/News/PoliticalNews/en-US/hariri-saad-naba-zek-402.htm Paul Myners Tromso Energy efficiency Disability Psychology Terrorism policy
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